Dracula & Propriété dans le Metavers une arnaque ?
MetaNews #5 - Aujourd’hui, on parle de Dracula, le nouveau Metavers Français fondé sur Minecraft et de la notion de propriété, très controversé, dans le Metavers.
Hello 🖖🏻
En fin de semaine dernière, je suis tombé sur un article vraiment intéressant à propos de la notion de propriété dans le Metavers. Il me paraissait intriguant de vous le partager et d’ouvrir la discussion à ce sujet. Excusez-moi par avance de la longueur de la seconde partie de cette Newsletter, mais la lecture vaut le coup.
Aujourd’hui, on parle de Dracula, le nouveau Metavers Français fondé sur Minecraft et de la notion de propriété, très controversé, dans le Metavers.
Let’s go 🦦
Dracula, le nouveau Metavers Français
Vendredi 22 avril, l’un des premiers Metavers Français à ouvert ses portes accueillant les premiers curieux.euses dans un monde peuplé de créatures vampiriques. Il repose sur la plateforme NFTWorlds, qui permet de mettre en ligne des Metavers sur Minecraft.
Dans un marché qui pourrait représenter 615 milliards d’euros en 2030, selon Grand View Research, chacun veut sa part du gâteau. C’est le Studio « Metamorph » qui est l’un des premiers à proposer une expérience Metavers via Minecraft.
À la suite de 6 mois de travail acharné d’une équipe de 15 personnes et d’une levée de fonds de 200 000 euros, le Metavers DRACULA voit le jour.
Le Lore (l’histoire) du Metavers vous proposer d’endosser le rôle de vampires, de sangs mêlés ou encore de chasseurs de sang. Ces trois factions se livrent une terrible guerre à la recherche des pierres de sang et d’une vérité oubliée et dissimulée.
Le studio a misé sur une dimension pédagogique autour des principes du web 3.0 que vous pouvez retrouver pendant les missions proposées par le jeu. Au programme : Comprendre le Web 3.0, l’univers de la blockchain ainsi que les façons de sécuriser son portefeuille en ligne.
À la fin du jeu, ce dernier vous récompense par des WRLD (les tokens de la plateforme NFTWorlds) qui vous permettent d’acheter une armure en jeu ou de les revendre contre des euros.
Petit twist, le studio à annoncé une récompense de 10 000$ à l’équipe qui parviendra à résoudre les énigmes et réussir les différentes quêtes d’encodage et de chiffrage. De quoi en motiver plus d’un.e.
À travers Dracula Metavers Metamorph Studio signe l’un des premiers Metavers Français avec un gameplay multijoueur et pédagogique. Seulement, il y a un hic, le projet ressemble plus à un jeu vidéo Multijoueur qu'à un réel Metavers à mon sens. Tout dépend de votre définition de Metavers.
Le studio utilise un système de NFT pour garantir un accès au serveur d’une somme quand même de 200 $ sans les frais, ce qui reste malgré tout même un tarif conséquent pour une expérience établi sur Minecraft. Cela reste malgré tout un projet intéressant qui mérite d’être exploré et découvert.
Source : https://dracula-metaverse.com/
Cet article est tellement intéressant que je vais me contenter de le traduire et de le modifier que très peu. Je peux uniquement vous inviter fortement à le lire
Pourrait-on posséder vraiment quoi que ce soit dans le Metavers ?
Somme-nous réellement propriétaire quand on achète un terrain dans The Sandbox ou un NFT sur Opensea ? Serait-il possible d’établir légalement un droit de propriété d’objet virtuel avec la Blockchain ? C’est la question qu’a posée The Conversation à João Marinotti, Professeur associé de droit à l’université d’Indiana.
Aujourd’hui quand on fait une transaction sur la blockchain, elle est garantie par deux principes : la décentralisation et l'interopérabilité. Ces deux caractéristiques technologiques conduisent certain à affirmer que les jetons fournissent une preuve indiscutable de propriété.
En raison de cette décentralisation, certains prétendent également que l'achat et la vente d'objets virtuels peuvent se faire sur la blockchain elle-même au prix que vous souhaitez, sans l'autorisation de personne ou d'entreprise.
Mais, la notion de propriété serait-elle bien plus vague ?
C’est ce qu’assure João Marinotti, “Le statut juridique des « propriétaires » virtuels est nettement plus compliqué. En vérité, la propriété actuelle des actifs du Metavers n'est absolument pas régie par le droit de la propriété, mais plutôt par le droit des contrats.
En tant que juriste qui étudie le droit de la propriété, la politique technologique et la propriété légale, ce que de nombreuses entreprises appellent la « propriété » dans le Metavers n'est pas pareil que la propriété dans le monde physique et les consommateurs risquent d'être escroqués.”
Prenons un exemple : Lorsque l’on achète un article dans le Metavers, notre achat est enregistré dans une transaction sur une blockchain. Il est inscrit sur un registre numérique sous le contrôle de personne et dans lequel les enregistrements de transaction ne peuvent être ni supprimés ni modifiés.
Cet achat nous attribue la propriété d'un NFT, qui est simplement une chaîne unique de bits. Ainsi, on vient alors stocker ce NFT dans un portefeuille crypto.
João Marinotti nous explique ensuite “qu’il est facile de penser que parce que votre NFT est dans votre portefeuille crypto, personne ne peut vous enlever votre propriété. Pour cette raison, beaucoup de gens pensent que le NFT et l'élément numérique sont une seule et même chose. Même les experts confondent les NFT avec leurs biens numériques respectifs, notant que puisque les NFT sont des biens personnels, ils vous permettent de posséder des biens numériques dans un monde virtuel.”
“ Mais, c’est dans les conditions d’utilisations souvent longues et parfois incompréhensibles que les plates-formes Metavers énoncent les nuances juridiques de la propriété virtuelle. Contrairement à la blockchain elle-même, les conditions de service de chaque plate-forme Metavers sont centralisées et sous le contrôle complet d'une seule entreprise. Ceci est extrêmement problématique pour la propriété légale.”
“Selon les conditions de service, les NFT achetés et les biens numériques reçus ne sont presque jamais identiques. Les NFT existent sur la blockchain. Les terres, les biens et les personnages du Metavers, en revanche, existent sur des serveurs privés exécutant un code propriétaire avec des bases de données sécurisées et inaccessibles. En raison de leurs conditions de service, les plateformes peuvent même supprimer ou donner légalement vos articles en dissociant les actifs numériques de leurs codes d'identification NFT d'origine.
En fin de compte, même si vous possédez peut-être le NFT fourni avec votre achat numérique, vous ne possédez pas ou ne possédez pas légalement les actifs numériques eux-mêmes. Au lieu de cela, les plates-formes vous accordent simplement l'accès aux actifs numériques et uniquement pour la durée souhaitée.”
Quand sur The Sandbox ou Decentraland vous aller acheter une maison pour 10 000 $ vous pouvez totalement vous retrouver banni de la plateforme et ne plus récupérer potentiellement ce bien. À proprement parler, vous posséderiez toujours le NFT sur la blockchain avec son code d'identification d'origine, mais il est désormais fonctionnellement inutile et sans valeur financière.
Autre exemple, en vertu des conditions d'utilisation et des conditions d'utilisation de Premium NFT régissant les 4 millions de dollars de biens immobiliers virtuels achetés sur The Sandbox, elle se réserverait le droit, à sa seule discrétion, de mettre fin à votre capacité à utiliser ou même accéder à vos actifs numériques achetés.
Si The Sandbox « croit raisonnablement » que vous vous êtes engagé dans l'une des activités interdites de la plate-forme, qui nécessitent des jugements subjectifs quant à savoir si vous avez interféré avec le « plaisir » des autres de la plate-forme. Cette dernière pourrait immédiatement suspendre ou résilier votre compte d'utilisateur et supprimer vos images NFT et descriptions de sa plate-forme. Il pourrait le faire sans préavis ni responsabilité envers vous.
En réalité, The Sandbox revendiquerait même le droit dans ces cas de confisquer immédiatement tout NFT qu'il estime que vous avez acquis à la suite des activités interdites. Comment il réussirait à confisquer les NFT fondés sur la blockchain est un mystère technologique. Cela soulève d'autres questions sur la validité de ce qu'il appelle la propriété virtuelle.
The Conversation a contacté The Sandbox pour obtenir des commentaires, mais n'a pas reçu de réponse.
Comme si ces clauses n'étaient pas assez alarmantes, de nombreuses plates-formes Métavers se réserveraient le droit de modifier leurs conditions de service à tout moment avec peu ou pas de préavis.
Cela signifie que les utilisateurs devraient constamment, actualiser et relire les conditions pour s'assurer qu'ils ne se livrent à aucun comportement récemment interdit qui pourrait entraîner la suppression de leurs actifs « achetés » ou même de l'intégralité de leurs comptes.
La technologie à elle seule n'ouvrira pas la voie à une véritable propriété des actifs numériques dans le Metavers. Les NFT ne peuvent pas contourner le contrôle centralisé que les plates-formes métavers ont actuellement et continueront d'avoir en vertu de leurs conditions de service contractuelles.
En fin de compte, une réforme juridique parallèlement à l'innovation technologique est nécessaire avant que le Metavers devienne ce qu'il promet de devenir.
Source : The conversation